C’est un comité du ministère de l’Intérieur d’Israël qui a reçu en août 2014 l’ancien ministre de l’intérieur, Gideon Saar. La mission était de décider d’ici novembre 2018 si oui ou non les deux villes allaient être fusionnées, ceci après que des plaintes aient été faites de la part de la municipalité de Bat Yam à propos des inégalités injustes faites en ce qui concerne la division des revenus entres les municipalités de Holon, Rishon Letzion et Tel Aviv.
L’idée de faire de Tel Aviv et Bat Yam une ville unique a créé de vifs arguments entre ceux voyant cette union comme une bonne chose et ceux la voyant comme une catastrophe.
Une chose frappante, une bonne partie des habitants des deux villes voient une telle fusion de façon totalement différente. Ceux de Tel Aviv penchent pour une union, la grande majorité de ceux de Bat Yam sont totalement contre ce changement.
Pourquoi ces réactions opposées des habitants de deux villes si proches l’une de l’autre ?
Certaines personnes seraient même prêtes à aller encore bien plus loin et pensent qu’il n’y a plus aucune utilité aux mairies séparées et qu’il serait bien temps de réunir toutes les périphéries depuis Herzliya jusqu’à Rishon LeZion en une seule grande ville.
Mêmes si ceux de Tel Aviv pensent que ce serait une bonne chose autant pour eux que pour ceux de Bat Yam, beaucoup d’autres sont absolument certains qu’une réunion des deux villes ferait énormément de torts aux habitants, surtout à ceux de Bat Yam. Il ne faut pas oublier que ces dernières années le coût d’achat et de location d’un logement à Tel Aviv est incroyablement élevé, alors qu’à Bat Yam il est beaucoup plus bas, ce qui changerait immédiatement si cette fusion se faisait.
D’ailleurs le maire de Bat Yam, Yossi Becher, est lui aussi de cet avis et l’a dit haut et clair lors d’une conférence sur la construction immobilière en Israël qui s’est tenue à Eilat. D’après lui il suffirait d’arriver à un accord de coopération financière entre les deux villes pour améliorer la situation.
Depuis longtemps la ville de Bat Yam subit une grosse crise de logements et d’après Yossi Becher une fusion avec Tel Aviv ne ferait qu’accentuer cette crise et faire monter les prix des terrains comme de la construction et des logements. Les constructeurs et agents immobiliers de leur côté sont assez divisés sur le sujet et donc là aussi il y a les pour et les contre. Becher a annoncé qu’il avait déjà un programme conçu avec Moshe Kahlon, ministre des finances et Avigdor Ytzhaki, responsable des logements, pour la construction de 20.000 logements à raison de 2.000 par an sur 10 ans, ce programme devrait être présenté aux public le mois prochain. Ces habitations seraient de tous types et une bonne partie serait réservée pour des jeunes couples.
Le problème est qu’avec tant de logements en plus il faut aussi des écoles, des jardins d’enfants, et surtout les services divers que la ville doit leur procurer.
Bat Yam a également un gros déficit qui pourrait être couvert, dans le cas d’une fusion avec Tel Aviv, par le transfert de la taxe foncière de Tel Aviv, qui est considérée comme ‘riche’, cela pourrait aussi se faire sans unir les deux villes, uniquement avec une coopération, mais ce ne serait qu’à une échelle limitée. Un autre fait est que depuis longtemps Bat Yam est discriminée par rapport à Rishon Letzion, Holon et Tel Aviv et qu’il serait bien temps que les choses changent dans ce domaine également.
Bien sûr tout cela est aussi une question politique pour les deux maires ainsi que pour tous les employés des deux mairies. Yossi Becher, maire de Bat Yam, ne veut pas perdre sa place de maire si le programme est appliqué en novembre 2018 lors des prochaines élections de la ville, de l’autre côté Huldai, maire de Tel Aviv, est tout à fait pour la réunion des deux villes et a déjà exprimé l’espoir, dans le cas où il serait de nouveau réélu, de pouvoir devenir le « Maire de la plus grande ville d’Israël » et ainsi, bien entendu, de consolider fortement sa position et son pouvoir politique.
Dans tous les cas, la décision n’est pas dans leurs mains mais dans celles d’Aryeh Deri, l’actuel ministre de l’Intérieur, qui attend de connaître les réactions des mairies concernées et de lire les rapports du comité sur la question du partage.
Dans le cas où aucune solution ne serait trouvée où que les opinions seraient trop divisées, le sujet sera automatiquement soumis à une discussion au sein du gouvernement lui-même.
Dans le cas où ce comité déciderait contre la fusion, il devra alors examiner les possibilités de répartition des recettes entre les municipalités de Holon, Rishon Letzion et Tel Aviv, et celle de Bat Yam.
Dans le cas où la fusion serait une réussite, cela pourrait ouvrir la route pour d’autres fusions entre villes dans le futur.