Ce n’est jamais facile de quitter son pays pour s’installer dans un autre, surtout un où la langue est si différente, tout comme la mentalité, l’éducation, le climat et bien d’autres choses.
Pour les juifs français, qui ont une longue tradition intellectuelle et culturelle en France, c’est leur identité juive et celle de leurs enfants qui est en danger aujourd’hui à cause de la société française, qui comprend plus de 8 millions de musulmans aujourd’hui, et qui est en crise dans tous les domaines, qu’il s’agisse de la politique, de l’état ou de l’identité française elle-même.
C’est surtout cette raison qui pousse beaucoup à envisager leur Alya en Israël. L’augmentation de l’antisémitisme et de la violence en France, comme dans le reste du monde d’ailleurs, est encore une raison, mais pas la principale.
Parmi les autres raisons on peut noter le sionisme, la religion et l’éducation juive des enfants.
Pour les nouveaux immigrants il y a souvent des problèmes d’intégration dû au déracinement, à la difficulté de la langue et de trouver du travail, et bien sûr au système scolaire tout différent.
Ce que le ministère israélien de l’immigration a du mal à comprendre, c’est que l’Alya française, n’est pas comme les autres Alya, la russe par exemple, où les Olim n’ont pas beaucoup de moyens financiers, ne se sentent pas vraiment juifs et savent qu’ils doivent absolument reprendre à zéro, et donc pour eux la vie ici est presque toujours une amélioration.
Dans le cas des français, qui viennent en général de la classe moyenne et venaient souvent en vacances en Israël, du moins jusqu’à ce jour, pour eux s’habituer à vivre en Israël n’est pas forcément une amélioration mais parfois au contraire semble plus à faire un pas en arrière au lieu d’aller de l’avant. Ce que ces français ne comprennent pas toujours est que visiter Israël en vacances ne signifie pas connaitre Israël, c’est tout différent et ils ne s’en rendent compte qu’une fois arrivés ici.
Pour toute personne décidant faire son Alya il y a beaucoup à préparer avant le voyage lui-même, des tonnes de papiers et formulaires à remplir, mille et une décisions à prendre, et bien sûr il faut surtout trouver du travail, des écoles, sans oublier un logement pour avoir où poser ses valises à l’arrivée.
Toutes ces choses à régler comprennent en plus les changements pour le permis de conduire, l’assurance médicale, la synagogue, l’armée et bien d’autre petites choses importantes. Les centres d’Alya pour nouveaux immigrants offrent certaines possibilités dont des Oulpans, c’est-à-dire des écoles/cours pour apprendre l’hébreu, avec logement dans certains cas.
Néanmoins ces logements sont le plus souvent pour les jeunes, de 18 à 35 ans, qui peuvent prendre part à des programmes spéciaux pour l’intégration comprenant aussi le logement. Par contre, pour les plus âgés et les familles avec enfants c’est en général à eux seuls de se trouver un logement.
La meilleure des choses à faire est donc d’organiser un petit voyage avant l’Alya afin de trouver un logement adéquat et de préparer au mieux l’arrivée et les premiers temps après le débarquement de l’avion ainsi que la réception du cadre, s’il y en a un de prévu. Pour choisir une habitation il faut tout d’abord décider où l’on veut établir, au centre, dans le sud, dans le nord, suivant le travail qu’on a ou espère avoir, l’école pour les enfants, les transports etc. Puis il faut décider si l’on veut acheter ou louer ce logement.
On trouve beaucoup d’agences immobilières en Israël où tout le monde parle français, ce qui rend les choses bien plus faciles. Mais il est aussi possible, si l’on parle hébreu ou si l’on a des amis qui peuvent aider, de chercher sur certains sites Internet israéliens spécialisés dans la location et l’achat d’appartements, comme homeless, winwin ou yad2.
Une fois un agent choisi il sera possible de visiter plusieurs appartements et une fois choisi il faut s’attendre à payer l’agent une somme équivalente à environ un mois de loyer. C’est aussi cet agent qui aidera pour le contrat, qui est généralement conclu pour un ou deux ans avec possibilité de renouvellement. Dans presque tous les cas il faudra avoir des garants et des chèques antidatés déposés en caution à la banque comme garantie bancaire.
Pour le travail c’est encore plus difficile puisque la majorité des Olim ne savent pas l’hébreu et donc, même s’ils ont un diplôme adéquat pour Israël les postes ne sont pas nombreux. Ceux qui ont des diplômes dans les métiers du secteur médical, juridique, en comptabilité et autres ont encore plus de problèmes du fait que leurs diplômes ne sont pas acceptés dans le pays et qu’ils doivent donc reprendre des études afin de passer l’examen pour le transformer en diplôme israélien.
Même si l’état tente de diminuer les problèmes pour les Olim, cela prend du temps et n’est pas encore pour demain, ni après-demain.
Donc le meilleur conseil pour toute personne envisageant une Alya est de réfléchir profondément à ce projet en examinant toutes ses faces et en sachant d’avance que les problèmes seront nombreux. Se renseigner auprès des différentes communautés Juives et à l’Agence Juive, ne pas avoir peur de poser toutes les questions, même les plus difficiles.
Vérifier toutes les informations et, si la personne a des amis en Israël leur poser des questions à eux aussi, ces derniers pourront vérifier certaines choses pour l’aspirant Ole Hadash. Une fois tous les détails clairs il est impératif de se rendre sur place, si possible pour quelques semaines, afin de sentir, de voir et de goûter par soi-même la vie en Israël.
Un tel voyage permettra également de prendre des premiers contacts en ce qui concerne le travail, le logement, l’école et autres domaines importants. Vivre en Israël est tout différent que d’y venir en vacances, et c’est ce que les Olims Hadashim doivent comprendre et assimiler.
Il ne faut néanmoins pas se décourager, et en organisant son Alya de telle façon à minimiser au maximum les problèmes, tout peut se passer extrêmement bien, et il y a de nombreux exemples d’Alya réussies autant par des familles, que par des jeunes et des rentiers.
Donc il faut tout planifier d’avance, tout organiser d’avance, tout apprendre d’avance, de sorte qu’à l’arrivée il ne reste plus qu’à faire connaissance avec les nouveaux voisins, les nouveaux collègues de travail et les nouveaux amis à l’école.